Le blocking bet au poker pour contrer les relances
Vous savez tous qu’au poker, certains joueurs bloquent le jeu en pratiquant des relances.
Mais cette tactique a ses limites si vous savez comment contrer ses relances, parfois non justifiées.
Le blocking bet, une stratégie de défense ?
Le blocking bet est une stratégie permettant de contrer un adversaire ayant fait une relance préflop en misant au flop.
Elle est très utile contre les joueurs agressifs, relançant constamment à tour de bras et permet parfois le bluffer le coup.
Cette arme de défense n’a pas pour objectif de coucher son adversaire mais plutôt de le modérer.
Elle se pratique exclusivement out of position, c’est-à-dire quand on est placé dans les mises obligatoires.
Prenons un exemple afin de mieux comprendre le scénario du blocking bet :
Nous sommes en big blind avec une paire de 8. Le joueur UTG (Under The Gun) se couche, le deuxième fait de même et le troisième relance de 4 fois la grosse mise.
Sachant qu’une paire de 8 a 68% de chances de gagner en tête à tête, nous décidons de suivre sa relance.
Le flop amène 10 – 7 – 5 multicolore. Nous sommes premiers de parole. C’est là que nous devons réfléchir. Une telle relance de la part de notre adversaire n’aurait pas été possible avec une main comme 8-9 qui lui donnerait un tirage quinte.
Même chose avec un 10 dans les mains. Les cartes de notre adversaire sont donc certainement supérieures à 10; il doit posséder une main telle que K-Q, A-J, Q-J ou encore une paire quelconque.
Le seul moyen de savoir consiste à faire ce que l’on appelle un blocking bet, c’est-à-dire lui couper l’avantage de sa relance préflop en misant à hauteur du pot.
Notre adversaire nous suit et c’est à ce moment que l’on se demande s’il a réellement un meilleur jeu que le notre…
Le turn (voir les règles du Texas Hold’em) arrive et amène un 2. Une fois encore, il faut tester la force de la main adversaire. On mise donc à 75% du pot et notre adversaire, une fois qu’il a réfléchit, il se couche.
Ces mises ont donc permis de bloquer un adversaire agressif.
Mais heureusement qu’il n’a rien touché car ce type de joueur aurait facilement pu nous convaincre de jeter notre propre main s’il avait touché quelque chose, et ce, simplement par la puissance de ses relances.
Cette technique est intéressante, car elle permet aussi de voir les cartes restantes du tableau (board ou la table de poker si vous préférez), pour un prix que l’on définit soi même.
Si notre adversaire relance, cela signifie qu’il a un jeu énorme entre les mains. Sinon, notre mise sera certainement interprétée comme un value bet, c’est-à-dire une mise de valorisation de bonne main.
On peut également la réaliser avec une très grosse main pour induire notre adversaire en erreur. Imaginons que l’on mise le minimum sur un flop sans danger ou notre adversaire lui, a touché la top pair.
Il nous relancera certainement si c’est un bon joueur car il aura décelé notre petit jeu. Et pourtant, nous avons bien joué le coup car nous l’avons induit en erreur.
Nous devrions donc suivre sa relance et faire de même jusqu’à la dernière carte du tableau. S’il part tapis…c’est le jackpot pour nous !
Cependant attention aux trop grosses relances, car elles sont en général significatives.
De plus, il faut toujours rester sur ses gardes vis-à-vis des tirages couleur ou quinte. Il n’y a pas plus traitre que le poker, tout le monde le sait et en a fait l’expérience un jour au l’autre.
Il faut aussi savoir jouer son blocking bet en fonction du joueur. Sachant que plus un joueur joue serré, plus il sera facile de le “bloquer”.
Attention tout de même a une relance de la part de ce type de joueur. Elles gardent en général tout leur sens.
Avant de mettre en œuvre une quelconque technique, la chose la plus importante est la récupération d’un maximum d’informations sur la table et sur les joueurs.
Ainsi, nous pourrons jouer plus aisément et confortablement après avoir analyser nos adversaires et la table sur laquelle nous jouons.
S’adapter au contexte, à ses adversaires, changer de rythme, entretenir son image ou encore savoir quelles mains sont à jouer et lesquelles à ne pas jouer (voir les probabilités).
Toutes ces choses sont à apprendre pour devenir un bon joueur de poker. Elles demandent de l’expérience et de la patience.
Mais comme on dit : “Tout vient à point à qui sait attendre”. A méditer…