Escroquerie et arnaque depuis 20 ans au Casino de Namur
La justice belge essaie de faire la lumière sur une arnaque de 20 ans au casino de Namur.
Casino de Namur, une arnaque de 50 millions d’€uros ?
De 1983 à 2004, le Casino de Namur a été le siège d’une vaste arnaque qui a permis à l’équipe dirigeante de détourner pas moins de 50 millions d’€uros.
Néanmoins, les dirigeants n’ont pas été les seuls à se mettre de l’argent dans les poches puisque du croupier au chef de salle en passant par des personnels extérieurs comme les agents du FISC, tout le monde a profité de cette vaste arnaque.
Et oui, depuis le début de semaine, se tient au Tribunal Correctionnel de Namur, un procès qui vise à déterminer les responsabilités de chacun dans une énorme arnaque montée au Casino de Namur en 1983 et qui a perduré jusqu’à 2004 au sein de l’établissement.
Et la meilleure preuve de l’envergure de cette arnaque est donnée par les chiffres puisque ce ne sont pas moins de 49 personnes qui seront sur le banc des accusés pour une fraude aujourd’hui estimée à 50 millions d’euros.
Les ” Khaida père et fils “, des patrons escrocs ?
Le Casino de Namur est alors dirigé par Joseph Khaida, un homme qui a débuté comme gérant d’établissement de jeux dans l’Algérie Française et qui s’était rapidement fait l’image d’appartenir à la mafia.
Aussi, en 1983, l’homme met en place une énorme arnaque qui lui permet de se servir dans la caisse du casino et donc d’éviter tout type d’imposition, les sommes sorties de la caisse n’étant bien entendu pas déclarées.
Mais comment une telle arnaque a-t-elle pu être mise en place et perdurer pendant 21 ans alors que tous les salariés savaient pertinemment ce qui se passait ?
En réalité, c’est très simple, Joseph Khaida avait tout simplement décidé de mener tout le monde dans son aventure.
Ainsi, régulièrement, pratiquement tous les salariés du Casino de Namur recevaient une enveloppe comprenant quelques coupures toujours appréciées pour améliorer le quotidien.
Autant dire donc que les croupiers et chefs de salle n’avaient pas grand intérêt à dénoncer des pratiques qui étaient favorables à leur portefeuille.
Pourtant, certains ont tenté de s’y opposer au moins dans un premier temps mais le personnage de Khaida faisait peur et ses menaces (parfois de mort) ont fini par convaincre tout le monde de le suivre… même à reculons.
Des agents du FISC corrompus également ?
Les salariés ne sont pourtant pas les seuls à avoir profité de cette arnaque puisque, chaque soir, la caisse devait être comptée en présence d’un agent du FISC.
Or, difficile de piquer dans la caisse d’un casino sans se faire attraper par le FISC à moins bien sûr de corrompre les agents de l’institution financière et il semblerait qu’avec 500€ par mois en poche, plusieurs agents du FISC ont su parfaitement garder le silence.
Preuve de la facilité de corrompre certains fonctionnaires. En 2000, quand Joseph Khaida décède, c’est son fils qui prend le relais et poursuit les méthodes illicites employées par son père.
En effet, alors qu’il faisait office de convoyeur de l’argent détourné par son père quelques années plus tôt, Armand Khaida se retrouve à la tête de l’immense arnaque créée par son père.
Mais il ne tiendra que 4 ans puisque en 2004, c’est finalement une joueuse qui dénoncera l’arnaque du Casino de Namur à la police.
C’est donc sur toutes ces malversations financières (la fraude est estimée à 50 millions d’euros) que les 49 prévenus dans cette affaire devront s’exprimer.
Mais des surprises seront probablement au rendez-vous puisque Armand Khaida va tenter de prouver qu’il avait souhaité mettre un terme à ce système parallèle à son arrivée à la tête du casino, mais qu’il s’est confronté à des salariés qui avaient pris l’habitude de bénéficier de quelques bonus.
Il faut dire que quand une cinquantaine de personnes sont tenues par un même secret, il n’est sans doute pas aisé de faire marche arrière…