Il a dépensé 97 000€ pour jouer aux paris sportifs et la FDJ va devoir rembourser
La FDJ a tenté de démontrer sa bonne foi dans cette affaire mais n’a pas réussi à convaincre les magistrats suite à un joueur addict aux paris sportifs.
La FDJ condamnée à rembourser 60000 €
La Française des Jeux est habituée à offrir de rondelettes sommes d’argent aux gagnants de ses jeux.
Pour autant, cette fois, ce n’est pas à un heureux gagnant que la FDJ va devoir faire un chèque de 60 000€ mais bel et bien à l’ex-épouse d’un joueur compulsif qui a dépensé pas moins de 97 000€ dans les paris sportifs à Cote & Match en 2008.
Retour sur les faits qui ont poussé le Tribunal de Grande Instance de Nancy à condamner la FDJ…
Au mois d’Août 2008, un joueur compulsif profite de la garde de ses enfants au domicile de son ex-épouse pour soutirer le chéquier de cette dernière.
Mais l’homme ne va pas utiliser les chèques volés pour faire ses courses ou payer ses impôts mais bel et bien pour jouer.
Pendant une semaine, chez plusieurs détaillants, le joueur compulsif signera pas moins de 11 chèques pour un montant total de 97 000€, somme qui permettra au joueur de s’adonner à sa passion des paris sportifs et plus particulièrement du jeu Cote & Match.
Néanmoins, la petite histoire va prendre une toute autre dimension dès lors qu’un détaillant va voir un à un les chèques (d’un montant total de 60 000€) qui lui ont été faits être rejetés par la banque.
Ce dernier va alors demander à être dédommagé, chose que fera finalement la victime de cette histoire, à savoir l’ex-épouse, sous l’insistance et les menaces du détaillant.
Pour ce faire, elle va contracter un emprunt de 60 000€ tout en espérant être remboursée par son ex-conjoint comme le stipulera une décision pénale en date de Décembre 2008. Mais son ex-conjoint sera déclaré non-solvable.
Aussi, la jeune femme, sur les conseils de son avocate, va assigner en 2011 la Française des Jeux en justice estimant que cette dernière n’a pas respecté son engagement de tout mettre en œuvre en faveur d’une politique de jeu responsable et qu’elle a donc failli au respect de son propre code de déontologie.
Il faut dire qu’il est avéré que le détaillant avait vu qu’il faisait face à un joueur souffrant d’addiction et aurait dû tout faire pour que le joueur cesse de jouer.
De même, il aurait dû vérifier l’identité du joueur et ne pas accepter les chèques d’une tierce personne.
Mais le détaillant n’a pas pour autant tous les torts puisque la FDJ aurait elle aussi dû être alertée par les montants très élevés des chèques qu’elle a perçus.
Dans la même lignée, elle aurait dû être plus attentive aux agissements de son détaillant et aurait dû prendre en charge le dossier avant même que l’ex-épouse ne rembourse, grâce à un emprunt, le détaillant qui a d’ailleurs depuis cédé son fonds…
Aussi, lors du procès, la FDJ a tenté de démontrer sa bonne foi dans cette affaire mais n’a pas réussi à convaincre les magistrats que de vraies procédures pour aider les joueurs addicts à se contrôler étaient en place.
En effet, comme l’a affirmé l’avocate de l’ex-épouse, « le système mis en place par la FDJ ne comprend aucun mécanisme d’alerte et aucun mécanisme de mise en garde pour les joueurs compulsifs ».
Une affirmation confirmée par le manque de communication sur les risques d’addiction dans les points de vente mais également par une absence de somme limite qu’il est possible de jouer.
Fort logiquement, la Française des Jeux a donc été condamnée à rembourser à l’ex-épouse les 60 000€ qu’elle a dû emprunter pour payer les chèques en bois émis par son ex-mari.
Un dédommagement qui semble juste et qui, espérons-le, va inciter la FDJ à s’inscrire davantage dans une politique de protection des joueurs addicts.
Ces articles sur l’addiction peuvent aussi vous intéresser :
- Un jeune homme de 20 ans se suicide à cause des paris sportifs
- Le jeu Amigo qui doit remplacer à terme le Rapido est tout autant addictif malgré les dires de la FDJ
- La notion de dépendance au cœur du jeu pathologique ?
- Le fléau de la dépendance aux jeux d’argent en Suisse
- L’arjel préconise des mesures pour endiguer l’addiction aux jeux en France