Les stars françaises du poker évitent volontairement la presse
Les joueurs de poker se font de plus en plus rares dans la presse spécialisée française.
Le fisc est à l’affût des gains des joueurs de poker, donc ils évitent la presse
On associe souvent le poker aux strass et aux paillettes, à un monde de la nuit rempli de stars et de jetsetteurs. Il faut dire que les sommes que parviennent à gagner les meilleurs joueurs en font rêver plus d’un !
Pourtant, les plus grands joueurs de poker ne tiennent pas à se mettre en avant et ils se font même de plus en plus rares dans la presse spécialisée française.
Car si leurs gains font rêver le commun des mortels, ils attirent aussi le fisc…
Ces derniers temps, il devient difficile pour la presse spécialisée dans le poker d’obtenir des interviews des plus grands joueurs français. Ceux-ci se font le plus discret possible car ils veulent éviter d’attirer l’attention du fisc.
En effet, il ne leur semble pas judicieux de mettre en avant les jolis gains qu’ils auraient pu obtenir lors de tournois en live ou en ligne alors que le nombre de contrôle fiscaux contrôlant des joueurs de poker ne cessent d’augmenter.
Les journalistes spécialisés seraient en partie responsable de cette situation pénible pour les joueurs en raison de la surmédiatisation du monde du poker.
Certains ont même pensé que quelques journalistes auraient vendu leurs informations au fisc mais il est quelque part peu probable que ceux-ci aient ainsi trahi leur fonds de commerce.
Les inspecteurs de Bercy ont vraisemblablement simplement étudié les résultats des tournois les plus importants pour mettre le grappin sur les vainqueurs…
Il faut bien avouer que la fiscalité concernant les gains du poker est encore assez floue et il n’est pas évident de s’y retrouver.
En effet, depuis le 15 novembre 2011, le poker n’est plus considéré comme un pur jeu de hasard mais est un jeu dont les gains « résultent de l’application de techniques atténuant ou supprimant les aléas de la chance ».
Ainsi, les sommes gagnées au poker sont le fruit d’un travail intellectuel, ce qui implique qu’elles sont imposables. Les joueurs professionnels ont plutôt bien compris qu’il était normal de payer des impôts sur leurs gains, comme tout autre travailleur.
La difficulté vient de la manière de calculer les gains car si les joueurs de poker peuvent gagner divers montants lors d’une partie, il existe également des frais inhérents à leur activité : déplacements, hébergement, participation aux tournois…
Or les joueurs ont parfois du mal à faire en sorte que l’administration fiscale tienne compte de ces frais qui nécessitent évidemment d’être parfaitement justifiés (Voir en vidéo le cas de Rémy Biechel en proie avec le fisc).
Le même problème se pose pour les joueurs amateurs qui ont une autre activité professionnelle. Ceux-ci doivent également déclarer les revenus gagnés grâce au poker en tant que bénéfices non commerciaux.
Là encore, il est important de conserver tout justificatif concernant les frais de déplacement ou d’hébergement afin d’afficher une parfaite transparence vis-à-vis de l’administration.
De nombreuses questions concernant la fiscalité des gains du poker sont encore à traiter : statut des joueurs amateurs, gains négatifs, sommes gagnées avant le 15 novembre 2011…
Le fisc a par exemple réclamé au joueur de poker amateur Jérôme Zerbib 400 000€ qui représente 100% de ses gains pour 2009 et 2010.
Cette affaire a engendré une expatriation de certains joueurs français professionnels. N’aurait-on pas fait de même ?
On comprend que les plus grands gagnants préfèrent se faire tout petit face à l’administration fiscale et ne tiennent pas à afficher dans la presse spécialisée les montants empochés.