Picardie, c’est la guerre des casinos sur la côte picarde
Il existe pas moins de quatre casinos sur les cinquante kilomètres qui relient Fort-Mahon au Tréport, d’où une sévère concurrence.
Les côtes de la Picardie : quatre casinos dans un espace de 50 kms
Les côtes picardes sont célèbres pour leurs stations balnéaires, leurs longues plages de sable mais également pour leurs casinos.
Il n’en existe pas moins de quatre maisons de jeux sur les cinquante kilomètres qui relient Fort-Mahon au Tréport, ce qui n’est pas sans créer quelques difficultés.
Dans les villes du bord de mer dans la Somme, les casinos font partie du paysage et attirent un public divers, qui varie selon les moments de la journée.
Ainsi, les établissements de jeux séduisent les séniors qui s’y rendent pour occuper leurs après-midis puis se remplissent le soir d’une population plus jeune désireuse de passer une soirée agréable.
Cet attrait pour les jeux d’argent dans les stations balnéaires ne date pas d’hier et les casinotiers l’ont bien compris.
Sur la côte picarde, quatre casinos se font ainsi concurrence sur une cinquantaine de kilomètres, situation inédite en France due à l’ouverture de deux nouveaux établissements depuis septembre 2012.
Deux établissements étaient déjà installés au Tréport et à Cayeux sur Mer avant l’arrivée des deux nouveaux venus à Mers-les-Bains et Fort-Mahon.
C’est donc à quatre qu’il faut dorénavant se partager la clientèle, ce qui n’a naturellement pas été du goût des premiers établis sur la côte picarde.
Ainsi, dès son ouverture le 7 septembre 2012, le Casino de Mers-les-Bains a été menacé par un recours devant le Tribunal administratif.
Son concurrent, le Casino du Tréport, appartenant au Groupe Joa, souhaitait en effet faire annuler son autorisation d’ouverture.
Une pratique courante dans le milieu des casinotiers pour lesquels les enjeux financiers sont colossaux et qui n’hésitent pas à faire jouer la viabilité de leur entreprise face à un nouveau concurrent.
L’inauguration du Casino de Fort-Mahon (mise à jour: même le Casino de Berck souffre de cette concurrence) le 1er juin 2013 n’a pas arrangé les choses en instaurant une cohabitation à quatre sur la côte picarde.
Officiellement, chacun affirme être satisfait de sa clientèle et de ses résultats.
Les anciens auraient donc conservé leur clientèle tandis que les derniers arrivés auraient réussi à capter de nouveaux joueurs pour étrenner leurs machines à sous.
Pourtant, en ces temps de crise, le doute est permis face à ce bel optimisme.
Contrairement à ce qui est dit parfois, les Français ne se précipitent pas tous dans les casinos en période de crise mais peuvent préférer éviter les dépenses inutiles, et en particulier celles liées au loisir.
Il n’est donc pas si évident que les quatre casinos arrivent à trouver leur place dans le secteur si facilement.
Ainsi, en allant plus loin, les casinotiers avouent que les activités annexes telles que le bowling ne rencontrent pas le succès escompté, que les restaurants ne font pas le plein et sont parfois contraints de fermer certains jours de semaine.
Par ailleurs, les établissements de jeux regrettent de ne pas réussir à maintenir en semaine la clientèle du week-end. Il leur faudra aussi parvenir à fidéliser la clientèle estivale après le mois de septembre.
Pour survivre dans ce contexte, chacun des quatre casinos mise donc sur le développement de son identité propre, allant du très classique au plus moderne, multipliant les soirées à thèmes ou les spectacles.
Les établissements n’hésitent pas non plus à investir dans de nouveaux équipements, malgré le coût que cela peut engendrer.
Il semble donc peu probable que quatre casinos puissent subsister toute l’année dans une si petite zone géographique.
Reste à savoir ceux qui arriveront à garder la tête hors de l’eau. Rendez-vous donc, disons dans 2 à 3 ans ans, pour un (ou deux) futurs dépôts de bilan…