L’avenir est morose pour le poker en France et rien à l’horizon
L’Etat français, “Roi de la taxe”, continue de tuer le poker. Conséquence, une mort lente… et quasi certaine ?
Que ce soit de droite ou de gauche, un seul mot compte: taxer
Depuis 2010 et la libéralisation du poker en ligne en France, plus rien ne semble aller dans le bon sens pour les opérateurs de jeux.
Il faut dire qu’avec cet encadrement juridique, tous espéraient se voir dotés d’un outil supplémentaire pour connaître un développement pérenne.
Il n’en a finalement rien été et les prévisions sur les prochains mois, voire les prochaines années, n’ont rien de bien rassurant que ce soit pour les joueurs ou les opérateurs.
On peut souligner aussi, que ce soit de droite ou de gauche, la politique sur les jeux d’argent en ligne est quasi identique.
Voir les propos de François Montmirel, auteur de plusieurs livres sur le poker, qui affirme que l’Etat pratique du “racket” envers les opérateurs de jeux.
Qu’elle semble loin l’époque où le poker était en plein boom et où la pratique du jeu ne cessait de gagner de nouveaux participants.
Qu’on se le dise, la législation mise en place en 2010 par le Ministère de l’Economie a considérablement freiné un secteur jusque-là considéré comme très porteur.
Même les jeux d’adresse (fléchettes, billard, jeux de compétences en flash, etc.) comme les skill games seront taxés, voire même interdits.
Les chiffres sont d’ailleurs là pour le prouver puisque après une année 2011 plutôt plate pour les opérateurs proposant du poker, l’année 2012 a été marquée par une baisse de leur chiffre d’affaires de 5%.
Et ce ne pourrait être que le début d’une longue dégringolade étant donné qu’au premier trimestre 2013, la baisse du chiffre d’affaires atteignait cette fois les 13%.
L’Etat a beau argué que depuis 2010 la crise est passée par là, les opérateurs de jeux restent convaincus que le principal frein au développement et même la principale cause du déclin récent du marché du poker en ligne n’est autre que la législation en vigueur qui fait supporter des taxes bien trop importantes aux opérateurs et aux joueurs.
Ceci explique également en grande partie que 10 sites de poker en ligne ont fermé au cours des deux derniers exercices financiers… Comment tuer un secteur numérique porteur ?
Les politiques, qui ignorent totalement la demande des joueurs, connaissent à priori les outils pour éradiquer à petits feux les jeux en ligne.
C’est d’ailleurs parce que la situation actuelle n’a rien de réjouissante que quatre opérateurs (Pokerstars, Betclic, Groupe Barrière et la Française des Jeux) ont décidé de mettre leur revendication en commun en écrivant, à la mi-Juin, une note au Ministre de l’Economie et des Finances afin de lui expliquer leur situation.
En effet, désormais, il n’y a plus de temps à perdre et des décisions permettant de relancer les jeux de poker doivent être prises rapidement et même très rapidement.
Comprenant qu’en période de crise le gouvernement a probablement d’autres chats à fouetter, les opérateurs ont tenu à préciser que leur survie et donc la pérennité des emplois en place étaient en jeu.
Dans ce contexte, c’est essentiellement la fiscalité qui est à revoir car elle est l’une des raisons qui ont conduit plusieurs opérateurs à mettre la clé sous la porte et a créé un marché plus concentré que jamais.
De même, est à revoir d’urgence la fiscalité relative aux gains des joueurs car les mises en redressement fiscal combinées avec la forte imposition sur les gains des joueurs professionnels a conduit la majorité d’entre eux à s’expatrier dans des pays aux législations des jeux d’argent plus souples et donc, à déserter les salles françaises.
Pour autant, il faut l’admettre, nous imaginons mal l’Etat réduire aujourd’hui les recettes fiscales qu’il tire du poker pour permettre au secteur de se refaire une santé.
En effet, l’Etat a besoin d’argent et ne rechigne actuellement à aucune rentrée d’argent quitte à tuer dans l’œuf un secteur au potentiel pourtant intéressant.
Autant dire donc que s’ils veulent éviter de rendre réelles des prévisions qui tendent à indiquer que leur chiffre d’affaires pourrait encore fondre de 20% d’ici 2014, les opérateurs ont sans doute intérêt à chercher eux-mêmes des solutions pour attirer, de nouveau, les joueurs dans les salles.
Dans ce cadre, tous les opérateurs notent qu’un nouveau marché s’est créé ces derniers mois avec de nombreux joueurs débutants dans le poker simplement pour jouer.
Autant dire que pour ces nouveaux joueurs, les mises sont souvent minimes et l’envie de jouer prédomine réellement sur l’appât du gain.
Le plus souvent, ces joueurs profitent d’un instant libre dans leur emploi du temps (pause déjeuner, transport en commun, …) pour s’offrir une petite partie de poker depuis leurs terminaux mobiles (smartphones ou tablettes).
Les opportunités pour donner un second souffle au poker existent donc bel et bien. Reste à savoir si celles-ci sont suffisamment importantes pour assurer durablement l’avenir d’un secteur dans la tourmente…