Mediapart révèle une escroquerie sur Partouche Poker
Médiapart assure, en certifiant avoir vérifié ses informations grâce à des documents internes, que le groupe Partouche permettrait à des proches de l’entreprise de jouer gratuitement au poker en ligne.
Partouche Poker : encore une affaire hallucinante ?
Le groupe Partouche est plus que jamais dans la tourmente. En effet, après avoir suscité une vive polémique en raison du prize pool du Partouche Poker Tour en septembre dernier, c’est cette fois le site Mediapart qui dévoile une affaire dans laquelle le deuxième casinotier français semble incriminée.
En effet, selon un article publié sur ce site d’informations ou plutôt d’investigations journalistiques, le groupe Partouche aurait permis à des proches de jouer gratuitement au poker en ligne, ce qui est totalement interdit par la loi de 2010 réglementant les jeux d’argent en ligne.
Peu en parle, mais c’est une affaire décapante qui risque d’étonner fortement le fonds d’investissements Butler Capital Partners, dirigé par l’énarque Walter Butler, qui était entré en 2011 au capital du groupe Partouche à hauteur de presque 30 millions d’€uros.
M. Butler avait considéré à cette époque que le “jeu online” était un secteur porteur… et avec la sortie de cette affaire bancale, on peut avancer qu’il va être servi si celle-ci est avérée.
Et les temps sont durs pour le groupe Partouche. Baisse de 7% de son chiffre d’affaires pour début 2013, concurrence en ligne extrêmement agressive, et après avoir considérablement terni son image auprès des joueurs de poker lors du dernier Partouche Poker Tour, voilà que cette fois, c’est le site Mediapart qui vient enfoncer le clou et écorner davantage encore l’image du casinotier français.
Selon Mediapart, des membres et des proches de la famille Partouche joueraient gratuitement :
Habitué aux scoops et aux « infos sensationnelles », Mediapart a donc révélé une affaire qui pourrait causer beaucoup de tort au groupe Partouche.
En effet, le site d’actualités assure, en certifiant avoir vérifié ses informations grâce à des documents internes, que le groupe Partouche permettrait à des proches de l’entreprise de jouer gratuitement au poker en ligne ce qui s’avère être une tricherie, voire même une escroquerie de part la loi, mais aussi envers les autres joueurs pratiquant ce jeu dans la même salle.
Derrière ces affirmations, Mediapart a d’ailleurs un exemple concret à offrir avec le cas Yohan Zenou qui n’est autre qu’un membre de la famille de Katy Zenou, administratrice de Partouche Gaming France et membre du directoire du groupe Partouche.
Ce jeune homme de 22 ans aurait déposé seulement 175€ sur son compte virtuel mais aurait joué énormément puisque Mediapart estime qu’il aurait bénéficié de près de 36 000€ de pass (bonus certainement…) lui permettant de participer gratuitement à de nombreux tournois.
Ainsi, il aurait remporté près de 27500€ en ayant « investi » seulement 175€. Un placement plutôt rentable non ?
Patrick Partouche aurait également son compte de poker en ligne :
Pire encore: Mediapart disposerait de preuves selon lesquelles Patrick Partouche en personne, président du Conseil de Surveillance du groupe du même nom, disposerait d’un compte de joueur.
Or, il est strictement interdit, en vertu de la loi de 2010 relative aux jeux d’argent en ligne, que des dirigeants d’entreprise de poker en ligne puissent miser de l’argent à titre personnel ou bien offrir à des proches la possibilité de jouer gratuitement.
En ce sens, le groupe Partouche se serait mis hors-la-loi même si, dans le cas de Patrick Partouche, la direction du casinotier a fait savoir qu’il est davantage « dirigeant de fait » que « dirigeant » et qu’il a donc la possibilité de jouer à titre personnel.
Néanmoins, malgré cette tentative de dispersion initiée par le groupe Partouche en jouant sur les termes juridiques, de forts soupçons pèsent sur le casinotier.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’ARJEL enquête depuis la fin de l’année 2012 sur les pratiques de Partouche Gaming France (PGF).
“Jouer sur les mots” est le point fort du groupe Partouche. En effet, nous avions publié en 2012 le “drôle” de casino (de Partouche Images) toujours en activité actuellement sur le site M6.
Si l’Arjel fouille minutieusement les conditions requises pour jouer sur ce site, elle trouvera certainement de quoi se rassasier sur les termes assez “tordus” employés dans les conditions.
Toujours selon Mediapart, l’Autorité de Régulation des Jeux d’Argent en Ligne serait ainsi en train de vérifier les mouvements d’argent sur une quarantaine de comptes qui pourraient avoir été ouverts par des salariés ou des proches des dirigeants du groupe Partouche et qui auraient donc pu bénéficier de tickets d’entrée gratuits à des tournois et de bonus de poker divers et variés.
Mais, alors que les enquêtes sont toujours en cours et qu’il est encore impossible d’affirmer que Partouche a financé, en quelque sorte, les parties de poker en ligne de certains de ses proches, l’ARJEL avait tout de même indiqué, dès Décembre 2012, qu’un manque de transparence existait sur la salle de poker en ligne de Partouche.
En effet, le gendarme français des jeux en ligne a constaté plusieurs insuffisances en ce qui concerne l’enregistrement et la traçabilité des données de jeu, des parties.
Ainsi, certaines transactions ou certains bonus offerts par le casinotier pourraient échapper au contrôle de l’ARJEL.
Reste désormais à savoir si ces carences avaient vocation à cacher certaines pratiques que le groupe Partouche aurait voulu taire en raison de leur caractère illégal…