Tahiti, Oscar Temaru se refuse à autoriser l’implantation d’un casino
L’annonce de la fermeture de l’hôtel Sofitel de Tahiti relance le projet de création d’un casino de jeux en Polynésie, au grand dam des communautés religieuses locales.
Un casino pour attirer les touristes à Tahiti ?
Tahiti connait depuis quelques mois une baisse de sa fréquentation touristique qui entraine la fermeture d’hôtels.
Le groupe Sofitel a ainsi annoncé la fermeture de son complexe tahitien dès le 30 novembre prochain.
Le bâtiment est récent et dispose d’une surface en rez de chaussée conséquente qui se prêterait fort bien à l’implantation d’un casino.
En effet, depuis déjà plusieurs années, la construction d’un hôtel et d’une salle de jeux revient régulièrement sur le tapis, puisque le pays ne dispose pas d’une telle infrastructure.
Avec la baisse du tourisme que connait l’île, le casino pourrait être, pour certains membres du gouvernement et tahitiens, une manière appropriée de relancer l’économie en attirant des joueurs.
Avec ses plages, sa tranquillité et son cadre exceptionnel, Tahiti semble posséder tous les atouts pour se parer d’un casino moderne et attractif pour les touristes.
Jusqu’à présent, les promoteurs n’ont eu de cesse de solliciter les Maires ou le Président du gouvernement, Oscar Temaru, sans obtenir aucun résultat.
Indépendantiste affirmé et très attaché aux valeurs culturelles et religieuses tahitiennes, Oscar Temaru se refuse à autoriser l’implantation d’un casino tant qu’il sera à la tête du gouvernement.
Un casino à Tahiti, porte ouverte à la décadence ?
Les griefs contre l’ouverture d’un casino à Tahiti viennent essentiellement des indépendantistes et de la communauté religieuse la plus représentée en Polynésie : l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (ou Mormons).
La crainte des indépendantistes tourne autour du blanchiment d’argent que pourrait générer un casino, ainsi que tous les trafics qui lui sont liés. En cela, cette crainte rejoint celles exprimées par les Mormons.
Il faut savoir que cette communauté religieuse interdit la consommation d’alcool, de drogues et de toutes les autres substances dites récréatives, prône la modération en toute chose et se refuse aux plaisirs faciles et les jeux en font partie.
La communauté craint dès lors que la création d’un casino en Polynésie n’ouvre la porte aux touristes de Las Vegas et aux nombreux clichés qui entachent leur réputation et ne perturbent la vie sur l’île…
Même devant l’argument de la création de nouveaux emplois pour les autochtones, l’Eglise reste ferme. Pour eux, mieux vaut encore perdre des touristes en refusant l’ouverture d’un casino plutôt que de perdre l’âme et les valeurs tahitiennes.
Qui aura finalement le dernier mot pour un casino à Tahiti ?
Au niveau législatif, la décision d’ouvrir ou non un casino revient de plein droit au gouvernement. En effet, depuis le décret de 1997, la Polynésie peut autoriser l’ouverture de complexes destinés à la pratique des jeux de hasard.
Seuls suffisent l’accord du conseil des Ministres Polynésiens et l’avis de la commission des jeux. Les casinos établis sous forme de société commerciale reçoivent l’aval de la commission puis le dossier est transféré vers les services du conseil des Ministres.
Si ces derniers donnent leur accord pour l’ouverture du casino, ils doivent aussi fixer les horaires d’ouverture, le type de jeux permis et les conditions d’accès.
Quoiqu’il en soit, avant d’en arriver à l’ouverture de cet établissement en Polynésie, il faudra d’abord convaincre le Président du Gouvernement qui a depuis longtemps posé son veto sur le projet…
Affaire à suivre donc pour l’avenir du tourisme de Tahiti qui bat de l’aile…