Sheldon Adelson projette un Las Vegas européen à Madrid : EuroVegas
L’investissement de 16,9 milliards d’euros étalé sur treize années consécutives permettrait de générer plus de 250 000 emplois, voire 261 000 comme l’annoncent certaines statistiques.
Sheldon Adelson désire un Las Vegas européen à Madrid ou Barcelone: c’est le projet EuroVegas.
EuroVegas, le projet de Sheldon Adelson pour Madrid
Un véritable coup de théâtre vient de surgir dans la presse espagnole: alors que le pays peine à refaire surface avec la crise économique encore toute proche, un magnat du jeu d’argent, Sheldon Adelson, a récemment dévoilé son désir d’implanter un gigantesque complexe de divertissement à Madrid, centré autour de plusieurs casinos et Hôtels.
Le nom de Sheldon Adelson ne vous est peut-être pas encore familier; pourtant, il s’agit de l’une des plus grandes fortunes mondiales du moment, sachant que sa richesse ne date pas d’hier.
Recensé comme la huitième – ou la treizième – fortune mondiale selon les sources, ce promoteur immobilier américain détient un nombre importants de casinos, spécialisation dans laquelle il excelle.
Il est ainsi à la tête du groupe Las Vegas Sands qui, comme son nom l’indique, est propriétaire de deux maisons de jeu dans la capitale mondiale des loisirs, Las Vegas.
Outre ces deux enseignes, la société Las Vegas Sands possède exactement trois autres casinos à Macao et à Singapour.
Si c’était dernièrement l’Asie qui retenait l’intérêt de l’homme d’affaires Sheldon Adelson, c’est aujourd’hui vers l’Europe et plus particulièrement vers Madrid qu’il se tourne avec un projet estimé à 16 voire 17 milliards d’€uros.
Celui-ci consisterait en une réplique des tentaculaires pôles de jeu du Nevada, selon la formule qui, pour Adelson, est la clé du succès: un complexe intégral de loisirs divers axés autour du casino, le jeu ne représentant toutefois que 2 % du total des installations.
De fait, les casinos de Las Vegas sont eux-mêmes entourés d’autres types d’activités qui accueillent ainsi une plus grande proportion de clients et les retiennent plus longtemps.
Si le projet du mini Las Vegas espagnol (EuroVegas), comme se plaît à le qualifier la presse madrilène, finit par voir le jour, il rassemblera pas moins de 6 casinos, 12 hôtels, 3 terrains de golfs, plusieurs dizaines de restaurants et enfin un stade de football d’une capacité de 17000 places.
Plus précisément, c’est au nord-ouest de Madrid, dans la banlieue de la capitale espagnole, qu’Adelson souhaiterait développer ce projet.
Il s’est ainsi prononcé pour la zone de Valdebebas, non loin de l’aéroport Barajas. Ce serait effectivement un emplacement idéal pour drainer des millions d’amateurs de jeu affluant de tous les coins du globe.
Esperanza Aguirre, la présidente de la communauté de Madrid, affirme que l’idée d’implanter un tel complexe de loisirs en Espagne date en réalité de 2008, mais qu’elle avait été mise de côté en raison des trop grandes difficultés économiques traversées par le pays.
A cette époque, le milliardaire de 73 ans était déjà intéressé par la proximité du quartier d’affaires de la capitale et du célèbre club de football Real Madrid.
La ville présente globalement un engouement prononcé pour le projet de ce Las Vegas providentiel.
En effet, l’investissement de 16,9 milliards d’euros étalé sur treize années consécutives permettrait de générer plus de 250 000 emplois, voire 261 000 comme l’annoncent certaines statistiques.
Or, le taux de chômage en Espagne s’élevant à 21,5 % (soit 5 millions de personnes environs), un tel événement constituerait une manne rêvée pour l’économie de l’état.
Sur la quantité impressionnante d’emplois créés grâce à l’implantation du complexe EuroVegas, près de 50 000 seraient, de plus, des emplois directs.
Le phénomène permettrait de réduire de moitié la proportion de chômeurs de la région d’ici 2025, toujours selon les dires d’Esperanza Aguirre.
Plus largement, l’activité touristique du pays se verrait boostée et l’économie espagnole ne pourrait que mieux s’en porter.
Mais Sheldon Adelson émet des conditions drastiques pour l’implantation éventuelle de l’EuroVegas près de Madrid
Si les répercussions possibles de ce “EuroVegas castillan” sont très attrayantes, les conditions que pose Sheldon Adelson ont de quoi en rebuter certains.
En contrepartie de cet énorme investissement, le multimilliardaire voudrait tout simplement faire de son complexe de jeux et de loisirs un véritable paradis fiscal.
Dans cette perspective, il impose quatre conditions qui semblent, à priori, difficilement réalisables.
Tout d’abord, le promoteur immobilier exige que soit déplacée la très vaste décharge de Valdemingomez, de manière à ne pas incommoder les clients du complexe.
Cette demande peut se comprendre, et reste encore assez réaliste.
Mais les choses se corsent avec la deuxième condition soulevée par le magnat des casinos : exempter d’impôts le l’EuroVegas, alors que la législation espagnole est loin de prévoir la création d’une zone franche à cet emplacement.
Le troisième pré-requis est que les salaires soit les plus bas possibles, autrement dit inférieurs aux seuils établis par le Code du travail.
Enfin, la loi anti-tabac ne s’appliquerait pas dans le complexe, pour le plus grand plaisir des fumeurs.
On comprend donc que le projet mégalomane de Sheldon Adelson rencontre l’opposition de certains acteurs du secteur, en plus des réserves que l’on peut émettre à propos de l’environnement et des risques d’addiction aux jeux par rapport à ce complexe.
Cependant, la majorité des représentants des autorités espagnoles paraissent enthousiasmés par l’idée et se disent même prêts à toutes les concessions : la conservatrice Esperanza Aguirre s’annonce partante pour concrétiser ce projet, quitte à contourner sensiblement la loi.
En revanche, Miguel Sebastian, le Ministre de l’Industrie, émet des réserves en rappelant que rien n’est encore décidé et que les négociations sont encore en cours.
Quoi qu’il en soit, au vu de l’intérêt que la société Las Vegas Sands porte au sud de l’Europe, nous verrons peut-être prochainement émerger un Las Vegas européen (EuroVegas serait le nom), que ce soit à Madrid ou ailleurs…