Les casinos français Joa parient sur des divertissements pour pallier à leurs baisses de chiffres d’affaires

Les casinos Joa français du futur (d’un futur très prochain) ressembleront davantage à des complexes de divertissements qu’à des endroits strictement réservés aux jeux d’argent.

Les casinos français Joa misent sur des divertissements divers

L’imagerie que l’on a longtemps associée aux casinos français est aujourd’hui devenue obsolète : loin d’un univers embrumé regorgeant de joueurs distingués en costumes et robes de soirée, les casinos contemporains se sont adaptés aux mutations de la société française pour arborer un tout nouveau visage.

Mais, pour commencer, quelles sont les raisons qui ont conduit à un tel changement ?

Tout simplement, les établissements de jeux d’argent en France ont eu à supporter différents coups durs assez resserrés dans le temps, qui les ont forcés à changer de stratégie marketing.

Parmi ces diverses crises, on peut mentionner l’attractivité croissante des jeux en ligne, la législation anti-tabac s’appliquant dorénavant dans les lieux considérés comme publics, ou encore l’obligation d’avoir sur soi une pièce d’identité valide lorsqu’on se rend dans un de ces lieux pour jouer.

Ces multiples facteurs combinés ont conduit la plus grande partie des casinos français à connaître des pertes sur leur Produit Brut des Jeux.

La fréquentation des jeux pâtit encore aujourd’hui de ces mesures, notamment du côté des fumeurs qui se voient contraints d’interrompre leurs parties pour aller fumer à l’extérieur.

Les casinotiers ont rapidement pris conscience de l’impact de ces éléments sur leur perte de vitesse et ont donc déployé des stratégies nouvelles.

Ainsi, certaines maisons de jeux d’argent ont décidé de l’installation de nouvelles machines à sous à faible dénomination.

C’est le cas du Joacasino du Boulou (vidéo ci-dessous), qui donne à ses clients une plus longue “durée de vie” au jeu.

Les habitués mais aussi les nouveaux joueurs de cet établissement peuvent désormais passer la majorité de leur soirée sur des machines à sous aux mises de 1 ou 2 centimes d’€uros, ce qui permet évidemment de jouer plus longtemps que sur des bandits-manchots aux mises supérieures.

Certes, on peut opposer à cela que plusieurs casinos proposaient déjà cette offre.

Mais il s’agissait pour la plupart de très grosses enseignes pourvues de centaines de machines à sous.

Or, les autres casinos français font un effort dans ce sens-là pour donner à tous les types de portefeuilles la possibilité de venir jouer.

Il en est de même pour les jeux de roulette qui, dans le même casino (Le Boulou), acceptent désormais des mises de 1 €uro, contre 5 €uros par exemple chez certains concurrents.

Mais le principal de la stratégie marketing des casinos français d’aujourd’hui concerne les activités périphériques.

En dehors des jeux en eux-mêmes, c’est tout le lot des animations environnantes qui est réétudié pour le plaisir des clients.

Au Casino de Saint-Cyprien par exemple, le gros du personnel de l’établissement travaille sur ces activités parallèles.

Elles aussi existaient bien sûr dans plusieurs casinos, mais leur importance est revue à la hausse.

Le Casino Grand Cercle d’Aix-les-Bains est l’un des premiers établissements de jeu à avoir pris des mesures pour diversifier ses activités rapidement.

De fait, entre 2008 et 2010, son chiffre d’affaires a chuté de 27,5 millions d’€uros à 23,5 millions. Face à ce constat négatif, quatre rénovations de grande ampleur ont été prévues.

Tout d’abord, le parc dédié aux machines à sous s’agrandira avec l’ajout de nouveaux appareils, et sera beaucoup mieux coordonné avec l’espace des jeux traditionnels.

Par ailleurs, un restaurant à la taille imposante et un bar seront construit dans les lieux, avec en prime une amélioration des salles de loisirs que sont le pub et la discothèque du casino.

Plusieurs soirées à spectacles rejoindront le lot des animations chaque semaine et, pour finir, certains des bandits manchots verront même leur taux de redistribution aux joueurs augmenter.

Mais, comme on l’a vu avec l’établissement du Boulou, le groupe Joa, troisième opérateur français dans le secteur, n’est pas en reste par rapport aux deux géants Partouche et Barrière.

Fin 2012, un projet de 15 millions d’€uros sera révélé au grand jour à Montrond-les-Bains : un établissement au design futuriste, d’une superficie de 4.000 mètres et qui regroupera différents pôles de divertissements tels qu’une salle TV, des salles de séminaires et de vidéos, un restaurant et deux bars, dont un musical.

Ce complexe de demain contournera par le même biais la loi anti-tabac en proposant plusieurs patios équipés de tables de jeu et de machines à sous, et où les joueurs pourront donc fumer librement.

Enfin, rappelons que le succès grandissant du poker, et à fortiori de sa variante le Texas Hold’em Poker, auprès des Français, donne un nouveau coup de fouet aux casinos français.

De plus en plus d’établissements jusqu’alors dépourvus de cette catégorie de jeu se sont rapidement munis de tables, cela afin d’offrir d’innombrables possibilités de tournois à leurs anciens et nouveaux clients, certains venant directement des salles virtuelles d’Internet.

Il n’est pas rare aujourd’hui de rencontrer, parmi les habitués des casinos, des couples dont l’homme va jouer au poker pendant que la femme se divertit grâce au programme très éclectique de spectacles et d’animations du lieu.

De quoi, en somme, ravir les amateurs de casinos mais aussi les personnes désireuses de sortir ne serait-ce qu’au restaurant et d’avoir le choix de pouvoir jouer par la suite.

En d’autres termes, les casinos français du futur (d’un futur très prochain) ressembleront davantage à des complexes de divertissements qu’à des endroits strictement réservés aux jeux d’argent.

Renaud Carboneill, le directeur du Joacasino du Boulou, a trouvé une expression très parlante pour qualifier ce phénomène: les casinos “nouvelle génération” en France seront en quelque sorte des “Disneylands pour adultes”.