Bilan du soit-disant eldorado du marché des paris sportifs en ligne en France
Rien ne va plus en France dans les paris sportifs. La morosité est désormais de mise… et pour tout le monde.
Bilan des paris sportifs en France après l’application de la loi de 2010
Avant la légalisation des paris sportifs en France, voici les rumeurs qui circulaient sur les sites, autant sur ceux spécialisés dans les jeux que sur les quotidiens renommés :
- L’ArjeL, que nous nommerons nous, l’ArjeLEF, Autorité de Régulation des Jeux En Ligne En France et non pas en Ligne seulement, car cela laisse supposer qu’elle a le pouvoir sur tous les jeux en ligne dans le monde, alors que ce n’est pas le cas… évaluait à près d’une centaine le nombre de demandes de licences de paris sportifs.
- Le PMU se vantait quant à lui, de pouvoir s’accaparer plus de 25% du marché.
Après la légalisation :
Pauvre loi française malgré le courage du gouvernement, ou plutôt, devant le martinet de la Commission Européenne qui a sommé la France de libérer son marché des jeux, cette loi concoctée à la vitesse TGV pour la Coupe du Monde 2010 par des énarques qui n’ont jamais parié un centime, et qui pensent qu’une souris a des poils, se révèle pour les paris en ligne un échec cuisant, tant pour l’Etat Français que pour les opérateurs.
Pire encore, les parieurs désarmés de leur outil de gains de fins de mois difficiles se retrouvent… à nouveau avec des fins de mois sur le fil rouge.
Difficile de gagner de l’argent réellement avec les cotes des bookmakers agréés, très difficile sauf pour les érudits qui possèdent un savoir immense sur les joueurs et les statistiques des matches, la pelouse, les vestiaires… euh, peut-être pas pour ce dernier critère.
Et dire qu’avant cette loi plutôt “militaire” et votée à la va-vite pour ponctionner les poissons de quelques €uros, en l’occurrence les chers téléspectateurs, les cotes des matches étaient étincelantes pour les parieurs.
Il s’avère que désormais, la saturation de celles-ci tend vers le gris. Les cotes sont maintenant absentes d’éclats, de leur brillance d’antan pour motiver les parieurs et pour les achever, la concurrence entre les sites agréés au niveau des cotes n’est que très peu profitable.
Bref, c’est le chaos et la colère pour les parieurs.
Mais que s’est-il passé ? L’Arjel et l’exécutif, mais aussi quelques sites spécialisés dans les jeux, plutôt lissés vers le sens du poil de nos gouvernants, avaient tablé sur une centaine d’opérateurs.
Et paf ! La loi à peine promulguée et jusqu’à ce jour, seulement une toute petite quinzaine d’opérateurs de paris sportifs ont été agréés. Mais où sont passés les autres ?
Où sont les “barons” du pari en ligne, les sites tant renommés comme Betfair, William Hill, Ladbrokes, Bet 365, Intewetten et tous les autres bookmakers basés à Malte et au Royaume-Uni ?
Pas compliqué ! Il sont plus malins que les autres…
Il ont déserté le marché du pari sportif français pour cause de fiscalité trop élevée, de contraintes à la française comme le “droit au pari” et surtout, de distorsion de concurrence, critère indéniable pour la pérennité de leurs sites.
Eh oui ! Malgré la légalisation des paris en ligne en France, les ex-monopoles bénéficient toujours de leurs réseaux en “dur” (Plus de 33.000 buralistes et cafetiers).
Ils bénéficient donc de publicités gratuites, à savoir le bouche à oreilles, sans compter les rappels publicitaires ici et là de leur existence sur internet.
Voici donc les résultats lamentables de cette légalisation façon jambon-beurre des paris sportifs en France cousus de quelques réflexions :
- Pertes en terme de licences potentielles, donc de rentrées fiscales.
- Les meilleurs bookmakers du Web sont absents du marché. Inutile de vous rappeler que le PMU et la FDJ ne sont que des bookmakers “parvenus”. L’image du turfiste avec son béret, son journal et sa clope est assimilée au PMU. L’image de la ménagère qui rêve par l’intermédiaire d’un jeu de boules, où seul un 1 miracle sur près de 19 millions de probabilités de toucher le jackpot au Loto, colle à la FDJ.
- Fiscalité la plus haute d’Europe… donc du monde puisque plus de 90% du marché n’est pas encore régulé. En France, le mot “taxe” est à la mode depuis des dizaines d’années, d’où tant d’expatriés.
- Les parieurs français n’ont accès pour l’instant qu’à 1 seul bookmaker étranger, Bwin. Les 14 autres sites agréés sont des entreprises françaises. Bonjour le protectionnisme !
- Expatriation de parieurs professionnels pour échapper à cette loi.
- Le taux de retour aux parieurs est bloqué à 80-85%. Erreur magistrale pour activer la concurrence et un engouement pour les rencontres sportives, même les moins médiatisées.
- Le choix des bookmakers agréés est trop faible pour une concurrence profitable aux parieurs. Un vrai parieur ne parie pas au PMU, ni à la FDJ dont cette dernière est avare de bonus gratuit de surcroît… sauf pour ce mois-ci avec ses 50 €uros gratuits, mais cela va t’il durer ?
- Les bookmakers agréés sont en déclin de chiffre d’affaires. Betclic, le site préféré des Français est en perte de presque 30 millions d’€, quant à Bwin, c’est au moins 7 Millions d’€.
- Etrange, mais le PMU qui possède 10 % du marché du pari sportif et la FDJ n’ont pas encore communiqué sur leurs pertes. Pourtant, ce sont les premiers annonceurs à la TV… Et oui, si Betclic 1er site de paris en ligne avec 42% de parts de marché en France est en perte, il y a quelques interrogations à ce sujet, non ?
Et bien finalement, les ex-monopoles ne sont pas en perte et sont les grands gagnants de cette libéralisation des paris sportifs et c’était bien le but du gouvernement. La FDJ annonce une augmentation de plus de 110 % en chiffre d’affaires concernant les paris sportifs. Rien n’empêche qu’elle n’a pas pu s’imposer devant les marques du Net.
C’est donc un échec pour les marques nationales. Elles pensaient avoir une puissance sportivement nucléaire grâce à leur image de marque et notoriété en France. Quant au PMU, idem, échec également avec ses 10% du marché. Ses prévisions étaient de raffler 25% de parts de marché.
Et bien c’est loupé mais il est certain cependant que cet ex-monopole se trouve en hausse puisqu’il ne proposait pas de paris sportifs auparavant !
- Baisse massive des investissements en publicité des bookmakers agréés, donc de rentrées fiscales.
- Tous les parieurs proches des frontières échappent à la régulation. Les transfontaliers n’ont jamais eu autant d’amis actuellement ! Belgique, Suisse, Allemagne, Luxembourg, Monaco et surtout l’Espagne deviennent les pays “bêtes noires” de l’Arjel. Les parieurs de 16 départements frontaliers en France échappent à l’Arjel dont le Président pense avoir stoppé 90% des offres illégales.
- Et nos 330.000 amis anglais installés en France ? Bah…, pas contents du tout, ils ne peuvent plus parier sur le divorce éventuel de tel couple ou sur la couleur des chaussures de la Reine ! Et oui, interdit en France ce genre de paris. Gentils nos amis anglais, mais pas abrutis au point de parier sur des sites en Français bridés. Ils ont des amis dans leur pays…
Donc ils parient sous le nez de l’Arjel ! C’est Western Union qui est débordé ! Whaou, alors là, le Président de l’Arjel va en perdre ses cheveux…
Mis à part ça, tout baigne dans les paris sportifs juste après l’application de la loi ! Seul le poker en ligne s’en sort mais avec des restrictions proche d’une politique totalitaire.
Si jouer au poker avec un italien ou un scandinave n’est plus possible dans notre pays, l’atteinte à la liberté du joueur de poker français est avérée.
Vos réactions sur cet article qui concerne le bilan des paris sportifs en France après l’application de la loi :
summerFR17_@
vous avez bien raison sur les paris hors frontières ! moi même, j’habite a coté de la belgique et c’est mon pote qui prend tout mes paris sur betclic. Je vais pas me priver, c’est comme les cigarettes en allemagne ou en espagne ou toutes les personnes y vont pour se ravitailler. On regarde notre portefeuille maintenant et on va là où c’est le moins cher, quils soit contents ou pas, chacun regarde midi à sa porte. sympa votre article, en plus, vous écrivez toujours des infos qu’il n’y a pas sur dautres sites. merci !
Joel
@summerFR17_
Bonsoir et merci pour votre participation à cet article sur les paris. En effet, les parieurs transfrontaliers ont un avantage certain. Toutefois, cela ne risque de ne pas durer avec le Livre Vert de Mr. Barnier qui compte bien harmoniser les taxes en Europe sur les jeux en ligne, ce qui serait un bon départ afin que la France baisse ses taxes… Les pays comme l’Italie et le Royaume-Uni ne voudront jamais se rallier sur la fiscalité française.
Bonne soirée !
Guide Poker
nadine hulin_@
Que nos gouvernants de tout bords cessent de nous traiter comme des enfants, ridicule cette crainte de l’addiction aux jeux, il y en aura bien sûr, mais pas plus que l’addiction au tabac ou à l’alcool, monopole d’état je le rappelle.
Et l’Europe dans tout ça ? nous sommes aussi des citoyens européens, et à ce titre, nous devons avoir des lois en harmonie avec les autres européens, c’est du moins ce dont on nous rabat les oreilles quand celà permet de nous tirer un peu plus vers le bas.
La déconfiture de l’arjel met à mal tous les petits parieurs qui arrondissaient leurs fins de mois difficiles. Que l’Europe fasse son travail et vite !!
nadine
chris22_@
Faut bien des lois, c’est la base de la civilisation ! Maintenant, bien sûr qu’il faut qu’elles soient logiques et appliquables, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de lois en France. Ils ont du taf les avocats avec leurs piles de livres ! Pour les paris, je n’y joue jamais, donc cela m’importe, mais en effet, dans votre article, il y a de quoi se poser des questions sur beaucoup de paramètres !
Guide Poker
Juste pour infos, cet article a été rédigé avant que l’on apprenne que TF1 attendait une offre de rachat de son site EuropsortBet. Nous avons donc bien détecté qu’il y a un réel problème dans la fiscalité française au niveau des jeux en ligne…
Merci 🙂
Guide Poker