Combien dépensent les français dans les jeux d’argent ?
48 % des français se disent concernés par les jeux d’argent. En outre, certaines catégories socioprofessionnelles sont beaucoup plus touchées que d’autres par la pratique des jeux d’argent.
Combien dépensent les Français dans les jeux d’argent
Les jeux d’argent existent depuis toujours mais leur pratique a en quelque sorte été institutionnalisée en France avec la naissance du Loto National en 1976, suite à celle du PMU 45 ans plus tôt.
Depuis cette date, tout confirme que cette activité constitue un véritable pouvoir d’attraction pour les Français. Entre 1994 et 2002, les ménages français ont augmenté leur pratique du jeu de hasard de 70 %.
Au cours de l’année 2003, les dépenses occasionnées par les jeux d’argent chez les habitants de l’Hexagone sont montées jusqu’à 7,8 milliards d’euros.
Si l’on établit une moyenne à partir de ce chiffre, cela revient à dire que chaque Français a dépensé 130 euros dans l’année pour les jeux d’argent, soit 0,9 % de son budget.
Ce pourcentage est presque identique à celui qui est habituellement réservé pour les livres et les revues ou journaux : 1 %.
Notez bien que quand on parle de dépenses, il s’agit de la différence entre ce qui a été misé et ce qui a été gagné, autrement dit les pertes enregistrées et vous allez constater que la FDJ est un vrai casino !
Cinq ans plus tard, en 2008, les proportions sont bien plus conséquentes. On apprend qu’en moyenne, chaque Français a mis en œuvre 310 € dans les jeux d’argent divers, que ce soit casino, PMU ou Française des Jeux.
Les chiffres sont impressionnants lorsque l’on considère les sommes qui ont été utilisées chaque jour : 57 à 59 millions d’euros, ce qui donne un total d’environ 20 milliards pour l’année de 2008.
Si le total des dépenses des Français par années est très significatif, la moyenne qui en est faite pour chaque habitant l’est bien moins.
En effet, tous les Français ne jouent pas : aujourd’hui, par exemple, 48 % seulement se disent concernés par les jeux d’argent.
En outre, certaines catégories socioprofessionnelles sont beaucoup plus touchées que d’autres par la pratique des jeux d’argent. Tout d’abord, il faut dire qu’au fil du temps, l’activité des hommes et des femmes dans le jeu d’argent a tendu à s’égaliser.
En 2000, sur 30,5 millions d’individus ayant expérimenté la Française des Jeux, 52 % étaient du sexe féminin ; en 2008, la tendance s’inverse, puisque 51 % des 29,2 millions de joueurs de cette société sont des hommes.
On peut aussi distinguer le profil des joueurs à partir de leur niveau social et de la profession qu’ils exercent.
En 1999, l’Ipsos offrait le rapport de son enquête et de ses sondages avec des chiffres précis à la clé : la catégorie socioprofessionnelle des employés, qui était aussi la plus importante en France (16 % des habitants), arrivait en tête des joueurs de la Française des Jeux en composant 18 % de ses joueurs.
La catégorie des ouvriers, représentant 13 % de la population française, était pour 15 % des joueurs de la même entreprise de jeux, suivie de près par les professions intermédiaires.
Enfin, 6 % des joueurs de la Française des Jeux étaient des cadres supérieurs, profession représentée à 7 % dans la population, alors que seulement 2 % avaient des professions libérales, catégorie exercée par 2 % des Français.
Quelle proportion de français jouaient deux ans après, en 2001 ?
Les statistiques montrent que les ménages français étaient 21 % à être coutumiers de la pratique des jeux d’argent, quelle que soit leur forme.
Sur ces ménages, un tiers appartenait à la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers, représentant eux-mêmes le cinquième de la population ; par ailleurs, 31 % étaient résidents dans le Nord-Pas-de-Calais, cette région ne représentant que 6 % des Français.
Chacun de ces ménages aurait mis en jeu 1,3 % de son budget annuel. On voit donc que ce ne sont pas les catégories les plus aisées qui participent aux jeux d’argent, bien au contraire.
Ce phénomène s’observe également lorsqu’on considère le profil des joueurs selon deux types de clientèle : la clientèle individuelle et celle qui se déplace et joue par groupes.
Dans la première branche, on distinguait, toujours en 1999, 41 % de joueurs inactifs, eux-mêmes composés d’une moitié de personnes à la retraite.
Comme on l’a vu, le tiers des joueurs provenait de catégories socioprofessionnelles plutôt défavorisées, un quart seulement exerçant des métiers intermédiaires ou la profession de cadres.
Seconde branche, selon cette autre classification des profils de clients : celle des groupes. Ces ensembles sont loin d’être négligeables puisqu’ils constituent une part conséquente des recettes des entreprises de jeux d’argent, et tout particulièrement des casinos.
Effectivement, diverses organisations comme des groupes d’étudiants, des associations en tous genres ou encore des comités du troisième âge, considèrent les jeux d’argent comme un véritable loisir. Le casino, envisagé en tant que pur divertissement, peut ainsi animer leurs séjours ou soirées.
Qu’en est-il de nos jours ?
Des études récentes prouvent qu’aujourd’hui, une majorité de joueurs est composée d’hommes et de personnes dont l’âge ne dépasse pas 60 ans.
Mais l’écart le plus prononcé se situe toujours au niveau des profils socioprofessionnels : les individus appartenant aux catégories les moins favorisées continuent à jouer le plus, pour 62 % d’entre eux, tandis que ceux qui relèvent des catégories supérieures sont seulement 46 % à jouer pour de l’argent.
Les français dépensent beaucoup dans les jeux d’argent, mais qu’en est-il de l’addiction ?
En 2009, c’est au sein de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur que l’on recense le plus grand nombre de joueurs.
Lorsque l’on aborde l’importance du jeu d’argent dans la vie d’une population, on ne peut éviter d’évoquer le problème de l’addiction aux jeux.
En effet, lorsque le jeu dépasse le simple cadre du plaisir et devient l’égal d’une drogue pour la dépendance qu’il suscite, on parle de compulsivité.
Cette attitude non raisonnable, et que l’on peut même dire pathologique, touche 300 000 personnes d’après les statistiques, mais il est en réalité très difficile de délimiter et de discerner le phénomène.
Ce type de joueur se reconnaît notamment à son obsession de regagner l’argent qu’il a perdu au jeu. Pourtant, il n’est pas interdit à tous les joueurs addicts de jouer.
En France, on estime que 10 % des compulsifs n’ont plus la possibilité d’accéder aux jeux d’argent en procédant à leur interdiction.
Cependant, c’est dans la majeure partie des cas sur leur propre initiative que ces personnes décident de se voir prohiber cette pratique. Ils en formulent la demande par eux-mêmes à 90 %.
Quoi qu’il en soit, l’incidence que peut avoir l’excès du jeu d’argent sur la vie du joueur compulsif peut être considérable.
En premier lieu, l’addiction aux jeux comme ce prêtre, a toujours des conséquences financières, comme le fait de s’endetter toujours plus.
Par ailleurs, elle peut entraîner des problèmes familiaux, tels que des conflits en tous genres, parfois à l’origine de divorces, voire de suicide comme ce jeune à cause des paris sportifs.
Les difficultés sont aussi souvent sociales, conduisant fréquemment à une marginalisation du sujet. Sur le plan professionnel, une trop grande dépendance au jeu est susceptible de provoquer de l’absentéisme et, à plus ou moins long terme, la perte d’un emploi.
Les problèmes sont bien évidemment psychologiques aussi : on a vu de nombreux joueurs addicts sombrer dans la dépression, voire commettre un suicide.
A ce sujet, certains joueurs du jeu de Rapido se sont regroupés en 2010 afin d’intenter une procédure judiciaire à l’encontre de la Française des Jeux, donc l’Etat français, pour motif de suicides et de faillites personnelles.
La dépendance aux jeux a également été prouvée, l’addiction étant généralement source de maux de ventres, d’insomnies, de perte d’appétit…
Des associations œuvrent pour aider ces joueurs en leur faisant prendre conscience de la gravité de leur situation et de l’importance du jeu dit responsable.
Cette aide passe avant tout par une écoute, par un soutien au quotidien et totalement gratuit, fourni par exemple par un groupe comme celui d’Adictel.
De nombreux joueurs tendancieux ont trouvé une issue grâce à ce système. D’ailleurs, un bon nombre d’entreprises de jeux d’argent prônent l’intervention de ces organismes.
Ces articles concernant les dépenses des français dans les jeux d’argent peuvent aussi vous intéresser :
- Jeux d’argent en France, des chiffres qui font tourner la tête
- La crise favorise les jeux d’argent
- Les facteurs de la progression des jeux d’argent en France
- Que rapportent les jeux d’argent aux entreprises
Vos réactions à cet article :
desilesanthon_@
beaucoup de chiffres dans cette enquete; on peut dire que logiquement ce sont les categories socio professionnelles les plus modestes qui jouent.
pourquoi ? certainement dans l’espoir que le jeu va leur apporter une vie meilleure par ces temps de crise; malheureusement c’est plutot l’inverse qui se produit quand cela devient disproportonné; et c’est pas la FDJ ou l’Etat qui empecheront ça…
jean.luc290_@
interessant de constater avec ces chiffres que le plus gros des parieurs ne sont pas de categories les plus aisees.
de ce fait, parier quelques euros ne change rien ou pas grand chose au bouclage de fin de mois, par contre tenter sa chance et gagner un pactole, meme modeste, change beaucoup de choses.
je serais curieux de connaitre les chiffres pour l’annee 2012, crise oblige…
guide poker@
Déjà pour l’année 2011, des records ont été battus par la Française des Jeux, à savoir plus de 10.5 milliards de chiffre d’affaires… Alors en 2012, cela sera certainement dans cette même tranche des 10 milliards d’euros. Mise à jour : pour 2014, plus de 13 milliards d’euros…
laidounimohame_@
Le jeux occupera toujours une place importante, car tout le monde, a l’espoir de s’en sortir, pour ceux qui sont pas riches, donc la majorité, et c’est pas un scoop.
Mais le fléau c’est l’addiction, il faudrait pouvoir trouver un moyen de repérer les gens dépendants, et pouvoir les empêcher de jouer temporairement, voir définitivement si ça se reproduit, mais trop difficile à mettre en place, dans un tabac par exemple on peut rien y faire.
J’habite à Lens donc je sais, et je vois que les gens jouent énormément ici, pourtant je les connais pour la plupart, ils sont soit retraités soit au chômage mais très peu d’actifs, l’environnement joue, car ici à part le football il y a rien…
ah si le Louvre maintenant, j’espère que ça sera bénéfique, mais je vois les dégâts sociaux et j’en ai été aussi moi même la victime, et je rejoins aussi l’aspect physiologique, car ça m’est arrivée à mon apogée de dépendance.
Pour finir, en sachant que l’être humain a plus tendance à devenir accro aux jeux à résultats instantanées, pourquoi ne pas annuler complètement ce type de jeux en particulier si ça fait tant de mal ?
guide poker@
Si vous stoppez les jeux à gains immédiats (en pleine croissance à la FDJ), faut stopper aussi les 200 casinos terrestres de France, car leurs moteurs principaux (90%), ce sont les machines à sous…
dupretz.frederi_@
je ne suis vraiment pas surprise de ce phénomène qui est l’addiction aux jeux.
je regarde souvent les sites ou beaucoup sont attirés par les jeux de hasard et il est vrai que de plus en plus de personnes se mettent dans les dettes pour pouvoir jouer.
je suis surprise que certaines régions peuvent dépenser plus ou moins que d’autres par période pour les dépenses de jeux de hasard.
C’est dommage de s’endetter pour ça, mais quand on a envie de jouer, on pourrait en devenir dépendant, alors il faut absolument se faire une raison et penser à notre avenir et rester raisonnable dans les dépenses d’argent pour les jeux.
On est tous plus ou moins pareil, on veut gagner même si on y arrive pas, on se dit un jour que peut être !!
guyroynea_@
en effet, on constate que la majorité fait partie de la classe ouvrière mais cela semble logique, car les plus aisés investissent plutôt dans des passe-temps “réels” tel le golf etc.
Alors que le milieu ouvrier essaye d’avoir une vie plus aisée, et que faire d’autre que de jouer ? car malgré un travail honnête et difficile, le budget n’augmentera pas alors ils ne voient que cette solution… Le jeu !!!
tahoussedja_@
Les jeux d’argent sont avant tout des “jeux”, donc un loisir et doivent le rester… Facile à dire !
Qui ne joue pas en espérant gagner surtout avant les fêtes et en période difficile ?
Maintenant il y’a une différence entre jouer une fois par semaine pour tenter sa chance et jouer toute sa paye quitte à s’endetter.
Mais comme le dit cet article les gens qui jouent le plus sont ceux qui ont le moins de revenus donc beaucoup d’entres eux ne doivent pas jouer pour le plaisir… Et ils risquent des problèmes d’addiction si ce n’est pas déjà le cas.
fandesesfil_@
Après le PMU en 1930, la Loterie Nationale crée en 1933 pour renflouer les caisses de l’Etat, la Française des jeux est née en 1976, détenue à 72% par l’Etat.
Les dernières enquêtes sont alarmantes, en un siècle on a vu se multiplier les joueurs français de manière excessive. Plus de 600.000 français addicts aux jeux ont misé 31,6 milliards d’euros en 2011 et 47% des joueurs excessifs dépensent plus de 1500 euros par an ! Cela donne à réfléchir…
C’est un fléau qui se développe rapidement, amenant tous les problèmes liés à cette addiction: dettes, dépression, marginalisation, absentéisme et perte d’emploi…
Les associations, peu nombreuses, essaient de faire face à ce drame avec peu de moyen et un manque total de prise de conscience et d’aide (certainement volontaire…) de l’Etat.
brandt.olivie_@
Loto, casinos, chevaux, paris sportifs, poker en ligne: malgré, ou en raison de la crise, les Français ont misé chaque jour en 2011 la somme record de 86,5 millions d’euros, l’équivalent du prix d’un Airbus A321 Neo, selon une enquête de l’AFP.
Ainsi, les dépenses quotidiennes des Français aux jeux d’argent et de hasard sont passées en neuf ans de 47,5 à 86,5 millions d’euros.