L’économie d’un pays est le facteur principal de la progression des jeux d’argent
Plus les citoyens sont moroses, plus ils auront tendance à jouer, à succomber au besoin omniprésent de rêver par l’intermédiaire des jeux d’argent.
Les facteurs de la progression des jeux d’argent en France
La consommation des jeux en France, et même dans les autres pays d’Europe industrialisés, est rythmée principalement par l’économie.
On peut constater que, plus un pays est en déclin de croissance, plus les citoyens de ce pays joueront à des jeux d’argent.
Pour exemple, voici le graphique ci-dessous qui montre la consommation des ménages Français (courbe de couleur bleue) et la consommation des jeux d’argent (courbe en rouge). Ce graphique est issu de l’INSEE.
Comment expliquer cet engouement des français pour les jeux ?
Tout d’abord, c’est un fait, c’est l’économie bancale de la France qui est le moteur de la consommation des jeux.
On peut remarquer sur ce graphique que pendant les “30 glorieuses”, l’engouement des français pour les jeux était bien parallèle à la consommation dite “normale”. Mais il y a d’autres facteurs évidents :
1°) L’offre des jeux de la FDJ, dont l’Etat français est l’actionnaire principal à hauteur de 72%, a été nettement amplifiée.
Lancement du Loto National en 1976, des jeux de grattage en 1988 qui représentent à eux seuls 40% du chiffre d’affaires de la FDJ, de l’€uro millions, du jeu addictif le Rapido dans les cafés, du nouveau Quinté +, du Loto Oxo et la publicité abondante voire tapageuse, sont des facteurs indéniables aussi de la croissance des jeux d’argent en France.
A noter aussi que les ramifications de la Française des Jeux, par l’intermédiaire de ses points de vente, étaient de plus de 40.000 en 2005, date à laquelle la hausse massive du prix du tabac n’avait pas encore les proportions actuelles.
En 2005, il y avait en France un point de vente de la FDJ pour 1400 habitants, soit une implantation beaucoup plus élevée qu’un bureau de poste ou une boulangerie.
A noter que c’est en Corse où les jeux de la FDJ ont le vent en poupe.
2°) Les casinos en dur ont bénéficié de l’aval de l’Etat français pour s’implanter dans les régions autres que les stations balnéaires.
Conséquence directe, la croissance des implantations des casinos en dur en France s’est révélée exponentielle. Le fait de pouvoir proposer aussi des machines à sous dans les casinos est à l’origine de cette hausse.
93% des recettes d’un casino en dur en France sont réalisées grâce aux machines à sous.
En pourcentage, les casinos en dur français, au nombre de 196, représentaient en 2007 pratiquement 50% du marché du jeu. Quant à la FDJ, sa part de marché était de 27% et le PMU de 23%.
La hausse de la consommation des jeux d’argent est intimement liée à l’économie d’un pays
En clair, plus ca va mal, plus les citoyens jouent… Le pouvoir d’achat des français devrait être assurément un facteur déterminant pour leur budget “jeu”. Et pourtant, ce n’est pas le cas.
Ce dernier représentait 1% en 2005. Les jeux d’argent sont en constante progression malgré une baisse de pouvoir d’achat en régression.
Une croissance de 24% a été constatée de 2002 à 2005 en faveur des jeux d’argent.
C’est l’un des secteurs qui n’est pas touché par la morosité des économies mondiales, au contraire, c’est un secteur “refuge” de la morosité.
Les français préfèreront rogner sur le textile et l’alimentaire que sur leur budget jeu.
Depuis la crise de 2008, la consommation des jeux d’argent en France dans les casinos en dur a cependant fortement baissé, malgré l’autorisation de l’Etat pour le poker en live, au point de rendre très fragile financièrement le Groupe Partouche, et certaines villes de France dont les rentrées fiscales sont issues principalement des casinos.
Cependant, cette baisse de chiffre d’affaires des casinos en France est due essentiellement à l’interdiction de fumer et à la présentation obligatoire des papiers d’identité. La crise de 2008 est selon certains casinotiers, “accessoire” à leur déclin.
Pourtant, cette baisse aurait pu être compensée par une loi autorisant les casinos en dur français de lancer leur propre site de casino en ligne, comme en Belgique.
L’Etat évoque cette possibilité dans les 2 ans à compter de 2012. On n’attendait une modification de la loi avec la clause de revoyure de la loi du 12 Mai 2010, mais toujours rien à l’horizon et nous sommes en 2015 !
Quant à la Française des Jeux et le PMU, ils maintiennent leur progression. (Mise à jour : les paris hippiques baissent en France).
Ceci est certainement dû d’une part, à l’agressivité et l’abondance de leurs publicités et d’autre part, aux stratégies de lancements imtempestifs de nouveaux jeux comme l’€uro Millions et l’Oxo pour la FDJ.
En fait, le jeu en général est réellement un facteur de rêve, d’échappatoire du quotidien grisé, qui de surcroît, bien évidemment s’accentue en fonction de l’économie d’un pays.
Les seuls gagnants sont évidemment les Etats… et ils gagnent le jackpot à tous les coups !