Jeux d’argent en ligne, la France impose aux moteurs le déréférencement des sites de jeux
La France est prête à tout pour décourager les opérateurs de jeux étrangers à exercer sur son territoire, même par la censure.
Gouvernement Français égal gouvernement Chinois concernant les jeux en ligne ?
Plus de 10.000 sites de jeux d’argent (casino, poker, cartes à gratter, bingo et paris sportifs) déclinés en langue française pointent sur le territoire, ciblants donc les 5 millions de joueurs français.
Un manque à gagner certain en rentrées fiscales pour l’Etat français, mais c’est surtout la conséquence de son laxisme à légiférer depuis plus de 10 ans.
Contrairement à l’Italie qui a appliqué un système de licences aux opérateurs de jeux en ligne depuis 5 ans (une bonne soixantaine), au Royaume-Uni qui lui, a toujours été ultra libéral en matière de jeux d’argent et à l’île de Malte qui elle, a senti la bonne affaire pour augmenter son PIB, (plus de 2000 licences attribuées à des opérateurs), la France se révèle très en retard sur sa législation.
Néanmoins, depuis le nouveau gouvernement, le coup d’accélérateur est désormais engagé afin de légiférer avant la Coupe du Monde de Football, histoire de faire rentrer de l’argent dans les caisses “trouées” de l’état français.
Lors de la présentation du projet d’ouverture des jeux d’argent en ligne du Ministre Woerth à l’Assemblée Nationale, un texte n’est pas passé inaperçu, celui en l’occurrence du filtrage et bloquage des sites non agrémentés par une licence française dès Juin 2010.
Comme le filtrage des sites de jeux d’argent en ligne est assez difficile techniquement, des nouveaux textes sont apparus lors du passage du projet à la Commission des Finances.
Nous retiendrons le nouveau texte concernant le déréférencement des sites de jeux d’argent qui visent le territoire français, et qui n’ont pas obtenu ou fait de demande de licence française pour opérer en France en Juin 2010.
Ce nouveau texte implique les moteurs de recherches Google, Yahoo et Bing afin de leur imposer un filtrage en amont. En clair, il s’agit de déclasser les sites de jeux d’argent présents en liens naturels sur les moteurs.
Plus de 6.000 sites seraient déjà répertoriés par l’Arjel pour un déréférencement très proche. Nous constatons que cette nouvelle exigence de l’Etat français s’apparente fortement à de la censure.
La politique de la France en matière de jeux est prête à tout, même de se voir comparer à la Chine, maîtresse en matière de censure sur internet.
Ca commence par les sites de jeux, mais où cette politique dictaturale s’arrêtera ? Personne ne le sait, mais en tous les cas, le chemin de la censure est engagé et nos politiques, à en croire leurs attitudes, en sont fiers…
Pourquoi tant de ténacité afin de déréférencer les sites de jeux d’argent ?
C’est tout simple ! En imposant aux moteurs de recherches de déclasser les sites les plus populaires en matière de casino, de poker et de paris sportifs en ligne qui n’ont pas effectué de demande de licence française avant Juin 2010, cette stratégie à la chinoise permettra aux opérateurs nationaux dixit la Française des Jeux, le PMU, TF1, les casinos Barrière et autres partenariats en cours, de se positionner les premiers.
C’est carrément, nous pouvons le dire, une politique protectionniste et contraire à la libre concurrence et aux libres échanges.
Cette politique à la Mao du gouvernement français est par évidence un premier défi aux opérateurs de jeux qui n’ont pas l’intention ferme de désirer une licence française de jeux.
Début 2009, l’Arjel envisageait une centaine de licences. Mi 2009, une petite cinquantaine d’opérateurs étaient intéressés. Actuellement, une petite trentaine d’opérateurs seraient sur les startings-blocks !
Dans 2 mois, ils ne seront plus qu’une dizaine… et que des opérateurs Français, bien sûr. Le message du gouvernement est limpide : soit vous payez une licence, soit on vous tire dessus !