Les machines à sous clandestines en France, nommées les “gagneuses”
Les machines à sous clandestines existent depuis les années 1970 mais leur nombre s’est considérablement accru à partir des années 1990 en France.
Les “baraques” ou les “gagneuses”, ces machines à sous clandestines en France
Comme vous le savez, les machines à sous ou bandits manchots sont des jeux de hasard.
Les joueurs peuvent profiter de bonus, de jackpots qui augmentent au fil du temps laissant toujours l’espoir au joueur de le gagner.
C’est le jeu phare des casinos qui en ont le monopole. C’est un divertissement facile qui ne demande aucune connaissance particulière et avec lequel on peut toujours espérer remporter gros.
La Loi française n’autorise les machines à sous que dans les casinos et selon une réglementation très stricte. Elles sont étroitement surveillées par le Ministère de l’Intérieur.
Lorsque la Loi du 12 mai 2010 a permis à la France d’ouvrir son marché aux jeux en ligne, les machines à sous sont restées sous le monopole des casinos.
La France est une exception en Europe car elle continue d’interdire les jeux d’argent dans les cafés-bars.
Or les AMGL ou appareils à mises et gains limités comme les machines à sous dites « douces » sont autorisées dans les cafés-bars de 21 pays de l’Union européenne.
Il ne faut pourtant pas les confondre avec les « Gagneuses » puisque les mises et les gains restent limités.
En effet, la situation de ce jeu très prisé des français, peut être comparée à la prohibition de l’alcool aux Etat-Unis dans les années 1930. L’interdiction des machines à sous hors des casinos pousse à la clandestinité.
En France, il y a moins de 15 000 machines légales contre 255 000 en Espagne, 227 000 en Allemagne, 215 000 en Grande-Bretagne ou encore près de 70 000 en Belgique.
Les machines à sous clandestines existent depuis les années 1970 mais leur nombre s’est considérablement accru à partir des années 1990.
Bien sûr, on ne connaît pas le nombre exact de machines à sous clandestines présentes sur le territoire français ; certains parlent de 6 000, d’autres de 30 000 et des experts étrangers vont même jusqu’à annoncer plus de 100 000 machines illégales.
Ce sont en apparence des jeux de comptoirs, arcade, flippers, jeux vidéo tout à fait classiques mais qui ont été modifiés par l’ajout d’un logiciel permettant de les transformer en véritables machines à sous appelées “baraques” par le milieu.
Le logiciel peut être activé par le patron du bar ou par le joueur lui-même quand il est un habitué et qu’il connait la manœuvre nécessaire au démarrage (appuyer en continu sur un bouton puis exercer deux ou trois pressions…).
Les gains sont payés directement et discrètement par le cafetier.
Ces machines sont placées dans les cafés ou bars. Le cafetier est plus ou moins contraint de les accepter dans son établissement. Le placier fournit la machine et travaille lui-même pour un réseau supervisé par le « caïd ».
L’investissement est dérisoire par rapport aux gains. Il faut compter moins de 4 000 €uros pour une machine et environ 1000 €uros pour le logiciel.
Ces « gagneuses » peuvent rapporter 4 à 5000 €uros de bénéfice par mois. Ceci n’est qu’une moyenne et certaines machines génèrent un bénéfice de 500 €uros par jour dans les endroits les plus fréquentés.
Ces machines à sous sont rentables pour tous y compris le cafetier qui toucherait jusqu’à 40% des gains et sont très difficiles à localiser par la police.
Toutefois les règlements de compte entre bandes sont de plus en plus nombreux et meurtriers.
La dernière intervention connue date d’avril 2011 ; la police a saisi plusieurs dizaines de machines à sous clandestines dans des cafés-bars du Var et des Bouches-du-Rhône.
Elles étaient dissimulées dans des flippers classiques.
Si la France décide de maintenir la restriction, elle doit par ailleurs durcir la répression ce qui signifie de gros moyens humains et financiers.
Si au contraire, elle décide de légaliser l’installation des machines à sous en dehors des casinos, il faudra définir les conditions et en encadrer le fonctionnement mais cela permettrait de percevoir les recettes fiscales.
Il semblerait en effet que le manque à gagner pour le fisc serait de 200 millions d’€uros par an.